jeudi 16 mai 2013


Revue de presse #3

Nous introduirons cette revue de presse par la promotion d’un évenement Toulousain qui aura lieu le 26 mai prochain, place du Capitole : le 21ème « Forom des langues du monde ». Vous pourrez visiter les stands tenus par des locuteurs natifs et associations présents pour partager leur langue et leur culture ainsi qu'assister à des débats publics sur le thème des langues.
Cliquez ici pour consulter le programme détaillé : http://www.arnaud-bernard.net/tl_files/ccab/fichiers/Forom2013_DepliantA4_web.pdf


Tandis que Toulouse promeut la diversité linguistique et culturelle, les esprits s'échauffent sur les bancs de l'Assemblée Nationale suite au projet de loi pour l'Enseignement Supérieur et la Recherche. L'article 2 de ce projet prévoit l'autorisation d'enseigner dans une langue étrangère dans les universités. Surpris me direz-vous ? En effet, en principe l’enseignement d’une matière X ou Y en langue étrangère dans les salles de cours à la fac est impossible aujourd’hui, conformément à la loi Toubon datant de 1994. Il semblerait pourtant que cette pratique soit bel et bien installée dans bon nombre d’établissements de l’enseignement supérieur puisque, en France, 700 formations sont déjà dispensées en anglais. Ce projet de loi fait jaser dans les tribunes de l’Assemblée, pour nos compères si attachés à la langue de Molière. Mais cette loi ne ferme pas la porte aux autres langues étrangères/ Un peu d’espagnol, de chinois, d’allemand ou d’arabe dans les universités peut-il vraiment faire disparaitre le français ? Ceci ne correspond-il pas aux orientations actuelles de l’Union Européenne qui prône le plurilinguisme et la diversité culturelle? 
Nous ne sommes pas les seuls à nous interroger sur la place à laisser aux langues étrangères dans l’enseignement supérieur. Début mars, l’école de commerce d’Helsinki a provoqué un tollé en annonçant l’abandon (pour les étudiants en master seulement) des deux langues officielles du pays (finnois et suédois), au profit de l’anglais.
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20130515.AFP2714/la-finlande-debat-de-la-place-de-l-anglais-a-l-universite.html

Alors que notre dernier propos peut faire penser que les étudiants français (ou étrangers étudiant en France) sont en passe de maîtriser la langue anglaise en sortant de l’université, nous savons qu’à l’heure actuelle, ceci n’est pas vraiment le cas. Cependant, les lacunes linguistiques des étudiants au sortir des universités pourraient être comblées ensuite lors de leur vie « active » grâce aux dispositifs de formation professionnelle mis en place par le gouvernement. Or, d’après l’ « Observatoire des politiques publiques : les Français et la formation professionnelle » effectué par l’Ifop, 79 % de la population pense que les dispositifs de formation actuellement en place ne répondent pas au marché du travail en France et seulement 24 % estime que l’argent qui y est annuellement consacré par le pays l’est de manière efficace.

Une autre étude sur la formation professionnelle réalisée par le groupe CIMES auprès de repsonsables RH de plus de 50 entreprises, montre que 80% de ces derniers pensent que la formation professionnelle est importante et stratégique. L’un des 5 points clés de l’étude révèle que le manque de temps des équipes RH est la principale entrave qui nuit à la bonne application de la politique formation dans l’entreprise (cité à 44%), devant un budget d’achats pédagogique insuffisant (cité à 41%). La mauvaise réputation des dispositifs de formation professionnelle proposés par l’Etat Français ne trouve-t-elle pas son essence dans les entreprises elles-mêmes ? Les équipes RH pensent qu’elle est importante et stratégique mais le problème ne vient-il pas du fait qu’ils rencontrent des difficultés à optimiser les outils à disposition ? Le dernier point de l’étude confirme que ce manque de temps nécessitera une externalisation d’une partie de la gestion à des prestataires spécialisés… Le Cabinet Kangourou espère donc intervenir de plus en plus auprès des DRH afin de les accompagner dans la mise en place de stratégies linguistiques efficaces.