Revue de presse #2
Commençons par une
bonne nouvelle : les Français, que l’on dit d’ordinaire peu enclins à
parler les langues de leurs voisins semblent finalement s’y mettre dès lors
qu’il s’agit…de partir en vacances ! Une enquête menée par TripAdvisor
révèle en effet que la moitié des touristes quittant l’hexagone pendant leurs
congés pratiquent une langue étrangère :
http://www.voyage.youvox.fr/Les-Francais-et-la-pratique-des,8045.html
. Cette tendance doit néanmoins être pondérée par un autre chiffre. Selon un
sondage TNS-Sofres effectué en 2011, seuls 10% des Français choisissent de
passer leurs vacances à l’étranger au moins une fois dans l’année : il y a
donc encore pas mal de chemin à parcourir avant de pouvoir affirmer que la
moitié des Français se sent à l’aise dans une autre langue que la sienne.
La faute à qui, la
faute à quoi ? Difficile de démêler les raisons historiques de
considérations plus politiques, voire économiques. Illustration au plus niveau lors
de la visite présidentielle en Inde. Lorsque la Ministre du Commerce Extérieur vante
les attraits de la France auprès de la quatrième puissance économique mondial,
elle le fait en français, au grand dam de ses auditeurs anglophones peu
sensibles aux questions de politique linguistique nationale : http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202571318009-hollande-en-inde-chaos-urbain-langue-anglaise-et-seduction-539260.php.
Il est certain qu’une petite dose de plurilinguisme n’a jamais fait de mal à
personne, mais la conclusion de l’article pose clairement l’équation :
« on a bien compris l'importance de
l'Inde pour la France; la question est de savoir si la France est importante
pour l'Inde ». Quand le rapport de force historique est inversé, et le
client clairement identifié, ne serait-il pas judicieux de vendre dans la
langue de l’autre ?
Pragmatiques, les
entreprises françaises ne se posent plus la question depuis longtemps. La
preuve en est l’augmentation constante des actions de formations en langues
étrangères. Selon le Baromètre de la Formation Professionnelle, plus de 30% des
demandes exprimées en 2012 ont concerné le développement de compétences en
langues étrangères (55% dans le seul cadre du DIF) : http://www.placedelaformation.com/observatoire/barometre-formation.htm.
Mais demander ne suffit pas. Mettre en relation la demande et l’offre est un
métier qui, sur le marché de la formation professionnelle, n’est pas assez
connu. Le secteur, qui compte près de 50 000 organismes de formation en
France, manque de cabinets spécialisés qui, à l’instar de notre Kangourou
national, accompagne les entreprises dans la mise en œuvre de leur dispositif
de formation et leur choix de prestataires. Résultat, la Cour des Comptes s’inquiète
de l’efficacité d’un dispositif couteux : http://www.liberation.fr/economie/2013/02/19/la-formation-professionnelle-repensee_883078.
Pendant ce temps,
et heureusement pour nous, les artistes continuent de préparer l’avenir…et nous
proposent une initiation à la langue martienne au Centre George Pompidou !
http://www.liberation.fr/depeches/2013/02/20/apprendre-la-langue-martienne-c-est-possible-au-centre-pompidou_883226.
Avis aux amateurs! Bonne fin de semaine à tous, et à bientôt pour de nouvelles
histoires de langues…