lundi 25 février 2013


Revue de presse #2

Commençons par une bonne nouvelle : les Français, que l’on dit d’ordinaire peu enclins à parler les langues de leurs voisins semblent finalement s’y mettre dès lors qu’il s’agit…de partir en vacances ! Une enquête menée par TripAdvisor révèle en effet que la moitié des touristes quittant l’hexagone pendant leurs congés pratiquent une langue étrangère :  http://www.voyage.youvox.fr/Les-Francais-et-la-pratique-des,8045.html . Cette tendance doit néanmoins être pondérée par un autre chiffre. Selon un sondage TNS-Sofres effectué en 2011, seuls 10% des Français choisissent de passer leurs vacances à l’étranger au moins une fois dans l’année : il y a donc encore pas mal de chemin à parcourir avant de pouvoir affirmer que la moitié des Français se sent à l’aise dans une autre langue que la sienne.

La faute à qui, la faute à quoi ? Difficile de démêler les raisons historiques de considérations plus politiques, voire économiques. Illustration au plus niveau lors de la visite présidentielle en Inde. Lorsque la Ministre du Commerce Extérieur vante les attraits de la France auprès de la quatrième puissance économique mondial, elle le fait en français, au grand dam de ses auditeurs anglophones peu sensibles aux questions de politique linguistique nationale : http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202571318009-hollande-en-inde-chaos-urbain-langue-anglaise-et-seduction-539260.php. Il est certain qu’une petite dose de plurilinguisme n’a jamais fait de mal à personne, mais la conclusion de l’article pose clairement l’équation : « on a bien compris l'importance de l'Inde pour la France; la question est de savoir si la France est importante pour l'Inde ». Quand le rapport de force historique est inversé, et le client clairement identifié, ne serait-il pas judicieux de vendre dans la langue de l’autre ?

Pragmatiques, les entreprises françaises ne se posent plus la question depuis longtemps. La preuve en est l’augmentation constante des actions de formations en langues étrangères. Selon le Baromètre de la Formation Professionnelle, plus de 30% des demandes exprimées en 2012 ont concerné le développement de compétences en langues étrangères (55% dans le seul cadre du DIF) : http://www.placedelaformation.com/observatoire/barometre-formation.htm. Mais demander ne suffit pas. Mettre en relation la demande et l’offre est un métier qui, sur le marché de la formation professionnelle, n’est pas assez connu. Le secteur, qui compte près de 50 000 organismes de formation en France, manque de cabinets spécialisés qui, à l’instar de notre Kangourou national, accompagne les entreprises dans la mise en œuvre de leur dispositif de formation et leur choix de prestataires. Résultat, la Cour des Comptes s’inquiète de l’efficacité d’un dispositif couteux : http://www.liberation.fr/economie/2013/02/19/la-formation-professionnelle-repensee_883078.

Pendant ce temps, et heureusement pour nous, les artistes continuent de préparer l’avenir…et nous proposent une initiation à la langue martienne au Centre George Pompidou ! http://www.liberation.fr/depeches/2013/02/20/apprendre-la-langue-martienne-c-est-possible-au-centre-pompidou_883226. Avis aux amateurs! Bonne fin de semaine à tous, et à bientôt pour de nouvelles histoires de langues…

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